On fait le point sur… le fantastique

Maintenant que le genre de la fantasy est plus clair pour vous, il est temps de définir ce qu’est exactement le fantastique. Ces deux genres sont souvent confondus, car ils ont des thèmes en commun, notamment les éléments magiques, mais ont pourtant de nombreuses différences. Prêt·e·s à en savoir plus ? On vous dit tout !

On fait le point sur… le fantastique

Un peu d’histoire : quand est né le genre fantastique ?

Mélange de genres

Les premiers écrits que l’on classe comme fantastiques sont nés avec le roman gothique dans les années 1760 en Angleterre, toujours. L’ambiance horrifique et la présence d’éléments surnaturels caractérisent les premiers romans du genre. En France, le roman gothique donne naissance au romantisme frénétique, avec des œuvres comme Vathek de William Beckford (anglais qui écrit en français). Jean Potoki suit l’exemple de son prédécesseur anglais en publiant Le manuscrit trouvé à Saragosse qui mélange les genres : entre roman noir, conte et récit philosophique, c’est un roman gigogne qui n’a sa place nul part… Si ce n’est dans le fantastique.

La France a donc un lien très proche avec le genre, mais c’est en Allemagne que les premiers récits fantastiques modernes sont mis au monde. Au début du XIXème siècle, des auteurs comme E.T.A. Hoffman ou Achim von Arnim élève leurs romans entre exaltation, chaos et frénésie. L’on retrouve des histoires très variées (amour, familiale, aventure, mystique…) qui inspireront le genre jusqu’à nos jours.

Balzac est d’ailleurs un des premiers auteurs français à avoir puisé directement son inspiration dans les œuvres de ses compères allemands. La Peau de Chagrin, publié en 1831, en est un parfait exemple : il a une grande composante fantastique (la peau de chagrin) dans un contexte réaliste. De l’autre côté de la Manche, impossible de ne pas citer Bram Stocker comme pionnier du fantastique gothique et monstrueux avec son Dracula (1897), inspiré des mythes et légendes européennes. Oscar Wilde, avec son Portrait de Dorian Gray (1891), a également eu un grand impact sur la littérature. 

L’évolution vers ce qu’on connaît

Au début du XXème siècle, le genre évolue encore avec la littérature américaine. L’auteur Edgar Allan Poe n’y est pas pour rien : ses nouvelles et ses romans instaurent des ambiances particulières, surnaturelles. Si les auteurices de fantasy préféraient effacer la modernité en créant des univers essentiellement médiévaux, les auteurs fantastiques mélangent les deux. Ils démontrent le contraste entre les mythes, l’imaginaire et les progrès technologiques de l’époque. Bien sûr, les légendes autour de la sorcellerie donnent beaucoup de grain à moudre aux auteurices, notamment à Nathaniel Hawthorne qui rédige des textes qui parlent du puritanisme américain et des malédictions. En parallèle, de nombreux écrivains du monde s’approprient le genre. Nous pouvons penser à Alexandre Pouchkine en Russie, Robert Louis Stevenson au Royaume-Unis ou George Rodenbach en Belgique. Le genre s’étoffe, de plus en plus, et plaît !

Et, évidemment, comme ne pas parler du fantastique sans citer H.P. Lovecraft. Même s’il est souvent classé comme auteur de science-fiction plus que fantastique, il a pourtant de nombreuses œuvres dans ce genre au sein de sa bibliographie. Inconnu à son époque, il a écrit des récits fantastiques et horrifiques, avec cette ambiance si caractéristique de son genre, entre le malaise et le surnaturel. Sa plus grande inspiration ? Edgar Allan Poe. Et quand on a lu les deux, on comprend pourquoi.

À quoi reconnaît-on le fantastique ?

Le fantastique a donc une histoire bien plus variée et éparse que celle de la fantasy qui s’est développée surtout de l’autre côté de la Manche. Il y a cependant une trame que l’on retrouve dans tous les romans du genre ainsi que des thèmes. 

Le fantastique se définit par l’apparition d’éléments inexpliqués, irrationnels ou surnaturels dans un contexte réaliste. La peur et l’angoisse sont très importantes, ainsi que le rapport au mal (le Diable notamment ou les Enfers). Dans certains romans, l’on retrouve une grande présence de la sexualité et au désir amoureux douloureux, voire violent. Thème qui s’est, peu à peu, assez évaporé du genre modernisé. Les romans du genre laissent aussi une grande place à l’interprétation, notamment dans des œuvres de Carlos Ruiz Zafón qui mélange le roman gothique et le roman noir pour frôler l’inexpliqué par des ambiances fantastiques. 

Aujourd’hui, le genre fantastique a vu ses limites s’éloigner et inclus de nombreux autres thèmes. Nous avons très souvent une base de récit réaliste, qui se passe à notre époque et dans notre monde. Puis, un élément surnaturel, magique ou inexpliqué apparaît dans la vie du personnage principal. En littérature jeunesse, Les Aventures de Lewis Barnavelt, de John Bellairs sont un très bon exemple du genre, mais il y en aurait bien d’autres, notamment la plupart des romans de Stephen King ou de Neil Gaiman.

Le fantastique chez Le Labyrinthe de Théia

Au sein du Labyrinthe de Théia, nous sommes friands des récits fantastiques en tout genre. Qu’ils soient aussi sombres que ceux de Lovecraft ou aussi loufoques que ceux de Gaiman, nous voulons mettre en avant ce genre parfois vu comme trop horrifique ou trop centré autour de sorcier·e·s. Notre collection dédiée, Le Voyage de Mania, c’est ce qu’il vous faut si vous êtes adeptes de ce genre de lecture. Suivez la déesse de la Folie sans crainte, si tel est le cas.

Connaissons-nous vraiment notre monde ? Tout ce qu’il recèle est-il bien réel ? Inutile de partir loin pour se perdre : au pas de la porte commence l’épopée de ces univers où tout reste encore à découvrir. La frontière entre folie et fantasy est bien mince, et la question ne trouve jamais de réponse.