Être une maison d’édition en pleine crise climatique

Quand nous avons lancé Le Labyrinthe de Théia, nous étions conscient·e·s que son impact écologique existerait. Nous savons à quel point le monde du livre est gourmand en ressources que la Terre ne sera peut-être plus en mesure de nous fournir dans quelques années. Nous nous sommes engagés, auprès de nos partenaires, de nos prestataires et de nos auteurices à réduire au maximum notre empreinte carbone. Aujourd’hui, nous voulions aborder avec vous le sujet : être une maison d’édition en pleine crise climatique.

État des lieux de l’impact environnemental du monde du livre

Le cycle de vie d’un livre

Être une maison d’édition en pleine crise climatique, c’est prendre conscience de l’impact de toutes les étapes de la vie d’un livre. Nous avons trouvé cette illustration très parlante et intéressante : Le cycle de vie d’un livre. 

Le cycle de vie d'un livre. © F. Claveau, extrait du livret Fabriquer des livres, quels impacts sur l’environnement ? L’Analyse de cycle de vie d’un livre de Terre vivante.
Le cycle de vie d'un livre. © F. Claveau, extrait du livret Fabriquer des livres, quels impacts sur l’environnement ? L’Analyse de cycle de vie d’un livre de Terre vivante.

Nous voyons notamment que le livre est fabriqué à partir du bois, sa matière première, qui ensuite transformé en papier. Cette étape pose déjà deux problèmes : la coupe d’arbres et sa transformation qui produisent des émissions dans l’air et dans l’eau. Le reste n’est pas moins polluant.

Le coût environnemental

Ce qu’il faut également savoir, c’est que lorsqu’une maison d’édition passe par un distributeur, les stocks imprimés sont souvent élevés en cas d’invendus, c’est le pilon (ce qui est une aberration écologique en plus d’être un gouffre financier). En librairie, un livre ne doit pas être manipulé plus de trois fois pour être vendable. Ce qui signifie que certains livres, abîmés par trop de manipulations ou juste en raison d’un mauvais transport, peuvent être considérés comme invendables avant même d’être mis en rayon.

Jeter un livre, comme le montre l’illustration, est désastreux, car même si une partie du papier est recyclé, cette transformation a besoin d’eau et il y a toujours une grosse quantité qui est brûlée. C’est aussi pour cela que le marché du livre d’occasion se porte de mieux en mieux. En effet, de nombreuses plateformes existent aujourd’hui pour démocratiser l’acte de donner ou de vendre un livre en bon état plutôt que de le jeter. 

Malheureusement, ce n’est pas fait dans le monde de l’édition. Néanmoins, certaines petites structures, comme la nôtre, profitent des salons pour vendre des exemplaires abîmés à des prix réduits. Cela évite la destruction, mais ça ne permet pas de couvrir les frais. Il y a donc un équilibre à trouver.

Notre maison d’édition en pleine crise climatique : nos livres

Stocks réduits

Chez Le Labyrinthe de Théia, nous nous efforçons de tout faire pour éviter la destruction de nos stocks. Pour l’instant, nous avons réalisé des petits tirages de nos parutions, pour limiter les coûts, bien sûr, mais aussi pour limiter notre impact. Nous voulons d’abord être sûr·e·s de vendre nos stocks avant d’en réimprimer. 

C’est pour cela aussi que nous ne faisons pas appel à un distributeur. Nous ne souhaitons pas mettre en péril notre maison d’édition en payant une mise au pilon en raison d’invendus. Notre structure ne s’en relèverait pas. Sans compter que c’est à l’opposé de nos valeurs. 

Impression française

Être une maison d’édition en pleine crise climatique, c’est aussi faire un choix de prestataires raisonnés. Même si notre catalogue est disponible sur Amazon, nous tenons une boutique en ligne sur laquelle nous vendons des exemplaires imprimés en France, avec des prestataires qui s’engagent, eux aussi, pour l’environnement. Les exemplaires de nos auteurices, pour les partenaires, pour les librairies et nos salons sont aussi issus de ces impressions responsables. 

Nous avons la même démarche pour nos goodies. En plus de faire appel à des créateurices françaises, nous tenons à faire imprimer tout le merchandising en France, ou en Union Européenne si nous ne trouvons pas de prestataires à nos goûts en France.

Nos engagements pour limiter notre empreinte carbone

En étant conscient·e de tous ces éléments qui font que notre structure à une empreinte carbone, nous essayons de tout faire pour la réduire au maximum. Si l’impression est évidemment notre priorité, nous avons mis en place : 

  • les inscriptions à des salons à proximité de notre siège ou du lieu de résidence de nos auteurices ;
  • si besoin d’un déplacement sur un gros salon loin, nous privilégions toujours le train ou la voiture (pour le transport des stocks) à l’avion ;
  • notre site est hébergé via Planethoster qui est engagé pour l’environnement et nous permet de respecter nos engagements, même sur le web ;
  • notre chargée de communication met en œuvre des pratiques responsables pour limiter le poids de notre site et assurer la pérennité de notre contenu.

Nous nous engageons à continuer de respecter ces valeurs qui nous tiennent à cœur et, plus important, qui sont essentielles en 2023. Le monde du livre est riche et les solutions existent pour réduire notre empreinte carbone.

D’ailleurs, afin de poursuivre notre engagement pour l’environnement, nous avons prévu des actions sur certaines de nos sorties dont nous avons hâte de vous parler. Une idée de ce que ça peut être ?