Dans le monde du livre, il y a des termes qui demandent à être bien définis. Et la différence entre diffusion et distribution n’est pas toujours évidente pour les auteur·ice·s et encore moins pour les personnes extérieures au monde du livre. Même si les deux s’inscrivent dans l’étape de commercialisation du livre, il est essentiel de bien les différencier. On fait le point ensemble !
Le point définition : diffusion et distribution en édition
La diffusion
La diffusion d’un livre consiste à trouver les meilleurs canaux pour en assurer sa vente. C’est purement du commercial et du marketing. En édition traditionnelle, les maisons d’édition s’appuient sur des entreprises de diffusion qui engagent une équipe de commerciaux·ales pour que le livre soit vu partout. Læ diffuseur·euse est un·e représentant·e de la maison d’édition, rien de plus, rien de moins : iel ne facture rien, mais gagne une part sur les ventes.
Le Syndicat National de l’Édition défini la diffusion ainsi : “la diffusion désigne l’ensemble des opérations commerciales et marketing mises en œuvre par les éditeurs dans les différents réseaux de vente (…) entre 4 et 7 % du prix de vente du livre revient au diffuseur.”
La distribution
Pour la distribution, c’est bien différent. Là encore, dans la chaîne traditionnelle, la distribution est souvent gérée par des entreprises spécialisées qui passent des contrats avec les maisons d’édition. Ce sont elles qui gèrent la partie logistique de la commercialisation d’un livre, une fois l’impression achevée.
Pour le Syndicat Nation de l’Édition, “la distribution assume les tâches liées à la circulation physique du livre (stockage, transport) et à la gestion des flux financiers qui en sont la contrepartie : traitement des commandes et des retours, facturation et recouvrement. (...) Entre 8 et 15 % du prix de vente du livre revient au distributeur.”
L’impact de la diffusion et distribution en édition
Vous l’aurez compris, ce sont des métiers différents, bien que complémentaires. Ils interviennent chacun une fois le livre achevé d’imprimé et une fois les stocks prêts à être constitués.
Le rôle de la distribution
En édition traditionnelle, nous retrouvons plusieurs étapes avant que le livre n’arrive entre vos petites mains. D’abord, il y a le référencement du livre sur des logiciels, comme Dilicom ou Électre, qui permettront aux libraires de commander le livre facilement. Ensuite, il y a la gestion des stocks. C’est ici qu’intervient læ distributeur·ice, car c’est à ellui que revient la tâche de tout stocker, l’éditeur·ice n’ayant pas toujours la place. Ensuite, il y a la commande et l’expédition d’un livre. Là encore, c’est au / à la distributeur·ice de s’en occuper. Pour un livre commandé en librairie, cette dernière transmet la commande à l’entreprise de distribution et celle-ci l’expédie.
Læ distributeur·ice se charge également de la gestion des invendus et des retours de stock (la phase la moins fun, car ça veut souvent dire que les livres sont envoyés au pilon, à la destruction). Cette prestation est généralement très chère.
Et enfin, le décompte des ventes. Comme læ distributeur·ice est en lien avec tous les canaux d’achats, c’est ellui qui pourra réaliser un rapport de ventes global qu’il enverra à la maison d’édition.
Et celui de la diffusion ?
Læ diffuseur·ice est la personne qui se charge de démarcher les points de vente pour que le livre soit mis en avant. C’est donc grâce à ellui qui vous trouvez des livres de grandes maisons d’édition dans les rayons des librairies, des grandes surfaces, etc. C’est l’intermédiaire entre la maison d’édition et le point de vente : iel a un objectif d’exemplaire à insérer sur le marché à respecter, iel fournit les points de vente en support de communication, iel peut aussi adresser des commandes à l’éditeur·ice qui les transmettra au distributeur… Quand il y a une nouveauté, c’est ellui qui se charge d’en informer les points de vente et de les convaincre d’accepter le livre dans ses rayons.
Mieux vaut diffuser ou distribuer ?
Tout dépend de l’objectif de la maison d’édition. En général, la distribution est privilégiée pour s’éviter la contrainte de la logistique. Puis, être distribué, notamment via des entités comme Dilicom et Électre est essentiel pour que le lectorat puisse commander facilement les livres.
Néanmoins, la diffusion est également importante : en travaillant main dans la main avec des librairies, les maisons d’édition ont plus de chance de pouvoir vendre efficacement ainsi qu’organiser des événements.
Et chez Labyrinthe de Théia : on distribue ou on diffuse ?
Chez le Labyrinthe de Théia, nous avons fait le choix d’être distribué, notamment avec Dilicom et via The Book Edition, qui se charge de notre impression à la demande. Nous avons souhaité limiter les risques financiers liés à la distribution (spécialement la mise au pilon qui est un gouffre financier et écologique qu’on ne peut pas se permettre).
Quant à la diffusion, nous sommes en micro-diffusion, c’est-à-dire que nous démarchons nous-même les librairies indépendantes pour y voir nos romans. C’est un travail plus long et sans doute moins efficace que si nous passions par une entreprise de diffusion, mais c’est un choix pour assurer le début de vie de notre maison d’édition.
Pour résumer, la distribution est le côté logistique de la commercialisation du livre, de l’inscription sur des catalogues en ligne jusqu’à la gestion des retours. Quant à la diffusion, c’est l’étape qui permet aux livres d’être dans les rayons des librairies. Est-ce plus clair pour vous ?